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Allaitement et Covid-19

Une étude publiée en avril 2021 sous le titre Early life factors and COVID-19 infection in England: A prospective analysis of UK Biobank participants (Didikoglu et al.) constate que le risque de tomber malade de la Covid-19 était réduit de 12 % si la personne avait été allaitée dans son enfance. 1)

Dès le début de la pandémie, on se pose la question pourquoi certaines personnes réagissent de manière violente au virus Sars-COV-2, et d'autres moins. La qualité du système immunitaire joue peut-être un rôle. C'est la première étude qui souligne que l'allaitement, en début de vie, peut constituer un facteur de protection contre la maladie Covid-19. D'autres études sont nécessaires et souhaitables à ce sujet.

Le système immunitaire se construit dès la naissance sur plusieurs année. L'allaitement non seulement protège l'enfant, mais l'aide aussi à construire son propre système immunitaire, grâce aux hormones, aux facteurs de croissance et aux nombreux facteurs vivants et immuno-compétents.2)

Un autre aspect de gravité de la Covid-19 sont les maladies non transmissibles telles que l'obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, les cancers. L'allaitement est un des facteurs de prévention contre ces maladies.

L'intérêt d'encourager et de soutenir l'allaitement est multiple - la santé à court et à long terme, l'économie et l'écologie.

Extraits de l'étude anglaise de Didikoglu

Les facteurs de la première enfance et l’infection par COVID-19 en Angleterre : Une analyse prospective des participants à la Biobank du Royaume-Uni.

Si le tabagisme et la présence de maladies chroniques sont des facteurs de prédisposition à l’infection par COVID-19, le risque de contracter la maladie est très variable, ce qui peut s’expliquer par des facteurs déterminés au début de la vie.

En utilisant une large cohorte de la population britannique (UK Biobank), cette étude visait à identifier les associations entre les facteurs liés au début de la vie, y compris le tabagisme maternel, l’allaitement, le mois de naissance et le poids de naissance, et le risque d’infection par COVID-19 et d’hospitalisation.

Les résultats du test COVID-19 des participants anglais (non originaires d’Écosse, du Pays de Galles et d’Irlande du Nord) ont été recueillis entre le 16 mars 2020 et le 21 décembre 2020, et ont été fournis par Public Health England (PHE)

La population étudiée était de 384 816 participants. L’étude a classé les personnes interrogées dans la catégorie “allaitées” si elles confirmaient avoir été nourries au sein lorsqu’elles étaient bébés.

Les auteurs de cette étude ont effectué un modèle de régression logistique multivariable pour estimer les rapports de cotes de l’infection par COVID-19 (7733 positifs contre 377 083 participants restants) et de l’hospitalisation due à COVID-19 (2494 patients hospitalisés contre 382 322 participants restants). Les principaux prédicteurs étaient le tabagisme maternel à la naissance, l’allaitement maternel, le mois de naissance et le poids à la naissance.

Le nombre de participants ayant déclaré avoir allaité était proportionnellement plus faible chez ceux qui ont été testés positifs pour une infection par COVID-19 et qui ont été hospitalisés que chez ceux qui n’ont pas été testés.

Les répondants qui ont été allaités avaient globalement 12 % de chances en moins de contracter la COVID-19 (95 % IC 0,83 à 0,93). Cet effet protecteur de l’allaitement maternel était présent dans les deux pics. L’allaitement n’a été associé négativement à l’hospitalisation que lors du premier pic (RC ajusté 0,83, 95 % IC 0,71 à 0,97).

L’allaitement maternel a une relation significative avec un risque plus faible d’infection par COVID-19. Ce résultat soutient une étude américaine qui a montré que l’allaitement maternel pendant au moins 6 mois offre une meilleure protection contre les infections des voies respiratoires par rapport à des périodes d’allaitement plus courtes. Il a également été démontré que l’allaitement a des effets protecteurs contre les infections des voies respiratoires inférieures pendant la première année de vie, et cette étude suggère que cet effet pourrait se prolonger à l’âge adulte.

1) https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0378378221000220?fbclid=IwAR0bl4YRx11ue5xivPN-61ZHR2PFR05NODj4XJeDwm9S0rXSE_JLeGmd5UU

2) https://www.gifa.org/international/immunology/